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16km 18mn de Voiron
310m

L'apéritif "qui ouvre l'appétit" est un de nos fleurons régionaux.
A l'orée de ses 150 ans il retrouve la vaillance des années de gloire
lorsqu'il était porté par les grands noms de la réclame.
De Frère Raphael à Hippolyte retour sur une belle aventure !


 

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Né en 1826, Hyppolite Bonal est orphelin à 12ans.
Il entre au monastère St Bruno de la Grande Chartreuse sous le nom de Frère Raphaël.
Il étudie la médecine à Lyon et à Paris pour devenir médecin du monastère.

En 1858, sur le point de devenir un moine, il est appelé dans un village voisin
pour aider une paysanne à accoucher. Pour l’avoir mise enceinte disent certains !
Les règles des Chartreux sont strictes et empêchent tout contact avec l'extérieur.
Après 8 ans passés comme frère chartreux, il est expulsé du monastère et Frère Raphaël,
médecin-pharmacien du couvent de La Grande Chartreuse, redevient… Hippolyte Bonal.
Il retourne à la vie laïque, et l’aventure de la distillation, à quelques kms du monastère.
Il s'installe à St-Laurent-du-Pont, ouvre un cabinet médical puis une boutique de chimiste.
Pour son travail et par intérêt, il étudie les plantes des Alpes et prépare des concoctions.

En 1865, "La Raphaëlle, reine des liqueurs du Dauphiné", rencontre un grand succès.
C’est une boisson alcoolisée à base de plantes à saveur comme la gentiane jaune,
un arôme commun dans les liqueurs des régions alpines
et réputé pour avoir des propriétés apaisantes sur l'estomac.

La liqueur est par trop similaire à la Chartreuse, la célèbre liqueur fabriquée par les moines.
Vieille de plusieurs siècles, la recette, un mélange complexe d'environ 130 ingrédients,
est un secret bien gardé par le monastère.
C’est le début d’une série de procès intentés par les Chartreux !
  
En 1889 une grande distillerie est construite et produit La Raphaëlle jaune ou verte,
puis l'apéritif "Gentiane Quina Bonal" bientôt suivi par la "Génépi".
D'autres apéritifs sont crées avec l'aide de son épouse: Génépi des Alpes,
Elixir et Arquebuse Saint-Bruno,
La Morarde qui cible les marchés de l’absinthe et de la Chartreuse,
mais Bonal reste le plus demandé.
 
Un jardin est créé pour alimenter la distillerie en plantes : menthe, mélisse, angélique...
Une menuiserie fabrique les caisses en bois.
La distillerie usine compte vite une centaine d’ouvrières…

A la mort du créateur en 1909 la famille poursuit l’aventure.
L'entre-deux-guerres est l'apogée de Bonal.
En 1930 la production est de 7000 litres par jour, plus d’un million de litres stockés.

Les camions rouge et blanc fourmillent en ville et livrent en France et à l’étranger.
D’immenses caves sont construites à l'entrée de la ville.
L’immeuble Bonal est le phare de St Laurent, indissociable de la vie économique.
En 1945 Bonal occupe jusqu’à 150 personnes et 75 véhicules sillonnent les routes.

Avec les années 50 les goûts des consommateurs changent.
Les nouvelles générations se ruent sur les whiskies et les boissons anisées.
Les ventes s’effondrent et la société Bonal ferme ses portes en 1976.
Les secrets de fabrications sont repris par la Maison Dolin de Chambéry,
qui relance la fabrication en1981 mais les ventes sont plus modestes.

une boisson culte !
1865 est la naissance de "Bonal Gentiane Quina"
un produit tout simple mais dont la qualité vient justement de sa simplicité.
   
La recette est inchangée depuis 1865.
• de la Mistelle, moût de raisin dont la fermentation est stoppée par une addition d’alcool,
dans laquelle infusent "un certain temps" des plantes..
• des plantes de montagne, en particulier, la gentiane de la Grande Chartreuse.
• des racines de quinquina aux vertus bienfaisantes et toniques reconnues depuis l'antiquité.
• des zestes d'oranges.
• du caramel qui donne à l’apéritif sa teinte sombre caractéristique.
et c'est tout... ou presque, car il y a bien sûr le tour de main !

La clé de ses constituants est la racine de gentiane de Chartreuse.
On la trouve dans les prairies alpines, jusqu'à 2500 m d'altitude.
Vivace elle ne fleurit qu'au bout d'une dizaine d'années et ensuite tous les 4 ou 8 ans.
Sa longévité est étonnante et peut durer 50 ans
Ses racines peuvent atteindre 1 m de long et peser plusieurs kilos.

Bien connue dès l'antiquité, cette herbe fébrifuge fut la plus employée
avant l'introduction de la quinine en Europe.
Les montagnards laissaient fermenter les racines fraîches en tas,
et par distillation, obtenaient de l'eau de vie à 50°.

En début de repas, elle ouvre l'appétit en favorisant la sécrétion.
Après le repas, elle facilite la digestion.

Le Bonal, qui titre 16°, est depuis plus d’un siècle salué par les gourmets.

" un vin fortifiant qui offre le confort, la vitalité … un activateur de l'appétit."
" ses arômes de gentiane se marient à l’orange, au gingembre, au coing et au miel ! "
" sombre, peu épais, mais très léger en bouche, suave et amer à la fois. »
" une couleur brun rougeâtre et une odeur initiale de pruneaux ou de raisins secs."
" sa douce amertume séduit par sa fraîcheur. »
" Il termine doux avec des raisins et des notes de cerise et de réglisse."
" on savoure Bonal en prenant son temps, avec des amis en dégustant
quelque tranches de saucissons"
" on aime son équilibre, son subtil mélange d'herbes, sa rondeur en bouche
finissant sur une belle note d'amertume."
" un des rares apéritifs qu’un médecin peut conseiller à sa clientèle !"
" Bonal ouvre l'appétit". Une boisson culte !

de la réclame à la publicité.
La publicité, la réclame disait-on alors, et Bonal se marient très tôt.
Dès 1880 dans le journal l’Illustration, entre information et publicité,
les premiers articles consacrés aux boissons à la gentiane sont très éloquents sur leurs vertus..
En 1908 une affiche La Raphaelle célèbre les premiers vols motorisés d’Orville et Wright.
     
Bonal est indissociable de la publicité de l’entre-deux guerres.
Les slogans publicitaires furent nombreux.
"L'appétit vient en buvant Raphaël Bonal", "Un Bonal, ça c'est bon !".

En 1932 le slogan "Avant le repas, Bonal Gentiane Quina ouvre l'appétit" apparaît,

et à l'exposition universelle de 1937 la fameuse clé qui "ouvre l'appétit",
logo de la marque qui ne la quittera plus !

La superbe affiche art déco est de Cassandre le maître du style cubiste.
          
Cette immense affiche est imprimée sur quatre feuilles pour le métro de Paris.
Une pièce de musée !
" Le dessin est simple mais à la fois précis, on promeut ici une boisson, qui lorsqu’on la goûte,
nous donne envie d’y goûter à nouveau. Si l’on observe bien le dessin, on peut voir l’importance
de l’ombre accordée au sujet, tandis que l’on ne distingue pas ses traits. Peut-être peut-on saisir
ici une mise en garde de l’artiste sur le fait que l’abus d’alcool nous conduit parfois à voir double!"
Le thème se décline dans les magazines ciblant les loisirs, les sportifs.
Le graphiste Charles Lemmel inclus des paysages typiques des Alpes
dans plusieurs affiches de la fin des années 1930.

Dans les années 1950 il conçoit dans un style "américain" hyperréaliste,
proche d'une reproduction photographique une nouvelle série d'affiches "passe partout"
illustrant un autre slogan Bonal "L'ami des sportifs".

Les thèmes Bonal envahissent tous les supports grand public de l’époque :
carafes de bar, cendriers, tapis de jeux, porte clefs, couteaux de poche, appareils photos…


Les chanteurs à la mode célèbrent l’apéritif. Bonal à sa chanson !
"L’apéritif idéal Bonal" sponsorise une émission de Radio Luxembourg.
Les jeunes filles tirent un bon, et avec de la chance, gagnent une bouteille...de Bonal.

la chanson de Bonal par le chansonnier Rip. 1934 2mn17
publicité sur RTL  " Bonal" en MP3  2mn37

A l'entrée des villes les murs se parent de fresques majeures de l'art de boire français.
Bonal "se tire la bourre" avec St Raphael, Dubonnet, Bhyrr , Picon, Suze…

Mais avec les années 50 les goûts changent, les ventes s'effondrent, Bonal disparait.

le renouveau.
1976 le secret Bonal est acquis par la Société Dolin, fabricant du vermouth Chambérysette,
qui reprend la commercialisation en 1981.
Bonal reprend sa place sur les comptoirs.
       
Fondée en 1821 Dolin s’est fait connaître en inventant un vermouth façon Chambéry,
en faisant macérer pendant plusieurs mois dans des vins blancs secs de la région
une grande variété de plantes des montagnes alpines.
Le Bonal présente une couleur brun-rouge et sent les prunes et le raisin.
Ces arômes dominent lors de la première gorgée,
mais sont ensuite surpassés par les éléments
plus amers de la racine de gentiane et la quinine.
La note finale est sucrée, avec une touche de raisins, cerises et réglisse.
Elle propose ainsi aux connaisseurs et aux amateurs une gamme subtile et riche en arôme.

Bonal a repris sa place sur les comptoirs..
Où le trouver ?
Dans certains magasins ou cavistes de la région…et sites de vente en lignes.


et La Raphaëlle !
Hyppolite Bonal intègre la vie monastique en 1850 sous le nom de Frère Raphaël.
En charge de la pharmacie du monastère, il est envoyé à Lyon
pour suivre des études médicales et devient le médecin officiel du monastère.
En 1858 il quitte la vie monastique, il s’installe alors à Saint-Laurent-du-Pont
et ouvre une distillerie en 1865. Parmi ses productions, la Raphaëlle,
"Liqueur fabriquée par l’ancien Frère Raphaël du Couvent Saint-Bruno".
La recette de cette liqueur d'exception est récupérée par Eyguebelle dans les années 90,
La Raphaëlle et fabriquée à partir d’une centaine de plantes, graines, fleurs,
racines ou écorces conservées dans le "Grand herbier" de la distillerie Eyguebelle,
à Valaurie, près de Grignan, au cœur de la Drôme Provençale.


apéritif et digestif le duo de Frère Raphaël !

2014 2019

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